Auditions PFAS au Parlement de Wallonie : la Ministre Tellier déplore l’instrumentalisation politique de la santé des citoyennes et des citoyens

A l’occasion d'une Commission de l’Environnement du Parlement wallon, la Ministre de l’Environnement Céline Tellier a pris la parole pour répondre aux questions de certains députés concernant le processus d’analyse et d’interprétation des résultats des prises de sang proposées aux habitants de Chièvres ayant consommé une eau dont la teneur en PFAS a dépassé un temps la future norme. Ainsi qu'elle a déjà eu l’occasion de le faire à plusieurs reprises devant le Parlement, la Ministre Tellier, mais aussi l’Institut Scientifique de Service Public et l’Administration wallonne en charge de ce dossier (Service Public de Wallonie – ARNE), sont revenus en détails sur les différentes étapes du suivi sanitaire mis en place à son initiative. 

La Ministre Tellier était auditionnée ce mardi 28 mai à une séance de la Commission environnement du Parlement wallon pour faire le point une nouvelle fois sur le biomonitoring PFAS, qui fait suite au dépassement passé de la future norme de concentration en PFAS dans l’eau de distribution à Chièvres.  

Un processus en 4 phases 

Pour rappel, suite aux dépassements de la future norme de concentration PFAS dans l’eau de distribution à Chièvres, la Ministre Tellier a mis en place un suivi sanitaire, validé par le Gouvernement wallon en décembre 2023. 

Afin d’éclairer d’un regard médical cette problématique de santé publique, le Gouvernement a rassemblé plusieurs spécialistes et médecins (toxicologues, experts en santé publique, neuroendocrinologues, psychologue, chimistes, etc.) qui ont constitué le Conseil scientifique indépendant (CSI).  

Ce suivi sanitaire s’organise en 4 phases, dont le déroulement et les délais sont connus depuis le début du processus, tant du Gouvernement que des parlementaires :   

  1. Prélèvements sanguins : 1835 échantillons ont été prélevés entre janvier et fin mars 2024 à Chièvres  

  1. Analyse des échantillons par les laboratoires désignés ;  

  1. Interprétation des résultats bruts par l’ISSeP et le Conseil Scientifique indépendant désigné par le Gouvernement wallon ;   

  1. Communication vers les citoyens et les communes.  

Nous sommes à présent dans la troisième phase. L’Institut scientifique de Service Public (ISSeP) a réceptionné les analyses de sang individuelles brutes pour la zone de Chièvres et travaille actuellement, en bonne concertation avec le Conseil scientifique indépendant (CSI), à interpréter ces résultats sur le plan scientifique et médical, élaborer des recommandations précises en matière de santé et préparer les documents nécessaires au dispositif de communication des résultats. Ces résultats devront aussi être comparés à ceux de la population wallonne et ceux-ci seront communiqués aux citoyen.ne.s de Chièvres dans la deuxième quinzaine de juin, assortis d’explications et de recommandations sanitaires spécifiques validées par le CSI.  Les médecins généralistes seront également formés dans l’intervalle afin de pouvoir accompagner au mieux leurs patients dans le suivi à apporter.  

Ce calendrier a également été confirmé par le CSI qui a rappelé, dans un communiqué envoyé aux députés ce 27 mai, « Notre calendrier de travail a été présenté au SPW de longue date, prévoyant un retour sur la communication des résultats dans les premières communes concernées par le bio-monitoring dans la deuxième quinzaine de juin. La demande d’accélération soudaine de ce calendrier par certains parlementaires et groupes politiques ne peut se justifier d’un point de vue scientifique. (...) le CSI doit encore fixer une réunion avec l’ISSEP en juin pour échanger sur la communication des résultats, ainsi que sur la mise à disposition d’informations essentielles à l’interprétation des résultats individuels du biomonitoring auprès des médecins généralistes et d’autres professionnels de la santé des zones concernées, afin d’accompagner la diffusion de ces résultats. (...) le CSI confirme que le calendrier annoncé est respecté afin d’assurer une information transparente et rigoureuse scientifiquement aux populations concernées par une potentielle surexposition aux PFAS ».  

L’objectif est donc de fournir à la population concernée une information complète, fiable et rigoureuse sur le plan scientifique et permettant de fournir des réponses éclairantes et des recommandations médicales afin de pas laisser les personnes démunies face à des chiffres incompréhensibles. C’est ce qui est préconisé par les experts de l’administration, par le Conseil Scientifique Indépendant, ce qui a été validé par l’ensemble du Gouvernement wallon et c’est ce qui a été demandé par les citoyen.ne.s pétitionnaires lors de l’audition du 19 avril dernier au sein du Parlement de Wallonie. Ces derniers avaient également exprimé leur souhait d’une unité politique dans la gestion de ce dossier et dans la lutte contre les PFAS.  

Recommandations générales relatives aux PFAS 

La Ministre a également pris le temps de répondre aux allégations insinuant qu’elle dissimulerait des informations sensibles, en particulier des recommandations élaborées par le CSI, notamment en termes de surveillance médicale pour les personnes présentant des concentrations en PFAS dans le sang supérieures à 2 ng/L. La Ministre a rappelé qu’il s’agit de recommandations générales pour des valeurs de référence sanitaires, d’ailleurs déjà présentées publiquement lors de la conférence de presse relative à la présentation des résultats de l’étude “Biobro” le 22 avril dernier.  Ces valeurs sont donc publiques et n’ont jamais été retenues ou cachées.  

On ne fait pas campagne sur la santé des citoyens 

La Ministre a souhaité en priorité s’adresser aux participants au biomonitoring qui souhaitent bien légitimement pouvoir disposer le plus rapidement possible de leurs résultats mais aussi de conseils médicaux concrets pour y réagir, le cas échéant.   

Elle déplore dès lors vivement que certains partis agitent les peurs et instrumentalisent la santé des citoyens à des fins de politique politicienne. Céline Tellier : « La santé n’est pas un joujou électoral ».  

« Je regrette que des gestes ou des propos politiques largement orientés laissent croire qu’on jouerait avec la santé des gens.  C’est faux. », poursuit Céline Tellier. C’est également un manque de respect flagrant vis-à-vis du travail des acteurs scientifiques et de l’Administration, « qui travaillent à des rythmes effrénés depuis des mois pour fournir des résultats de qualité, fiables et compréhensibles, en des temps records, complètement inhabituels pour ce type d’analyses très particulières et extrêmement détaillées. (...) ».   

En effet, ici, plus de 1800 prélèvements seront in fine analysés et restitués aux participants en moins de 6 mois, alors que la durée moyenne d’un biomonitoring est de deux ans.  

 

Céline Tellier dénonce le double-discours du MR et des Engagés 

D’après les résultats du précédent biomonitoring réalisé pour l’ensemble de la population wallonne, le pourcentage des adolescents wallons présentant des concentrations en PFAS dans le sang supérieures à 2ng/L est aujourd’hui de 95% (BMH-WAL).  

Afin de préserver la population des effets néfastes de ces substances extrêmement persistantes, la Ministre a également rappelé l’importance d’interdire les PFAS au niveau européen, sans quoi ils continueront à être utilisés par l'industrie chimique et, dès lors, à polluer notre environnement et à faire courir un risque pour la santé des personnes.  

Il est contradictoire de bloquer, comme le font les partis conservateurs, toute initiative visant à interdire ces polluants et exiger des autorités publiques qu’il n’y ait trace nulle part de ces polluants. Pour Céline Tellier, « la seule manière de ne prendre aucun risque pour notre santé est d’interdire ces polluants à la source ».  

CONTACT PRESSE :   

Estelle Toscanucci | Porte-parole de Céline TELLIER  
estelle.toscanucci@gov.wallonie.be 

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