
La Ministre wallonne de l’Environnement et de la Nature, Céline Tellier, investit dans la recherche sur les zoonoses. La Wallonie et l’ULiège s’associent pour développer des activités de recherche sur ces maladies infectieuses de la faune sauvage. L’objectif de cette recherche est de mettre au point des méthodes de détection de nouveaux pathogènes dans la faune sauvage wallonne, en ciblant notamment les zoonoses émergentes.
Les zoonoses, définies comme des maladies infectieuses transmises par l’animal, sont encore méconnues du grand public. Pourtant, 60% des maladies humaines proviennent des animaux. Le COVID-19, Ebola, la grippe aviaire ou encore le Sida ne sont que quelques exemples de maladies ayant une origine animale. La globalisation des échanges, les mouvements internationaux de personnes, d’animaux ou de biens, ainsi que les dérèglements climatiques et la perte de biodiversité accélèrent le développement de zoonoses, qui sont détectées chaque année dans des pays ou régions qui n’en avaient jamais connues auparavant.
L’ULiège, un partenaire de choix
Pour mieux évaluer les risques, il est important d'assurer un suivi des maladies qui touchent la faune sauvage. Aussi, le Département de l'Etude du milieu naturel et agricole du Service Public de Wallonie (SPW) et l’ULiège ont conclu un partenariat dont l’objectif est d’élaborer des méthodes de détection de diverses maladies potentiellement présentes dans la faune sauvage, dont certaines transmissibles aux mammifères, voire à l’homme. L’ULiège a été choisie comme partenaire privilégié pour réaliser cette recherche, puisqu’elle possède une expertise scientifique et un savoir-faire technique indéniables dans le domaine. Elle développe en effet depuis une quinzaine d’années des programmes de recherches sur les maladies et pathogènes présents dans la faune sauvage.
Des liens étroits entre l’humain, l’animal et l’environnement
« Cette recherche est nécessaire et fondamentale, car elle répond à des besoins stratégiques en matière de risques sanitaires liés à la faune sauvage, indique Céline Tellier, Ministre en charge de l’Environnement et de la Nature. Les pandémies de COVID-19 et la peste porcine africaine nous ont bien montré les impacts que peut avoir la transmission d’agents pathogènes à l’humain ou l’animal en termes de santé publique, animale et environnementale mais aussi en termes économiques. En environnement comme en matière de santé, mieux vaut prévenir que guérir ! ».
Cette convention de recherche s’inscrit dans le concept One Health (« Une seule santé »), une approche qui promeut une vision intégrée de la santé des personnes, des animaux et écosystèmes. Elle est portée au niveau international par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Concrètement, cette convention de recherche se décline en 4 tâches :
1. Le développement de techniques efficaces pour détecter les Flavivirus parmi la faune aviaire. Les Flavivirus – dont le virus du Nil occidental installé depuis la fin des années 90 en Europe et originaire d’Ouganda – sont encore peu étudiés et leur détection permettra de mettre en évidence d’autres virus dont l’existence en Wallonie n’a pas encore été prouvée.
2. La validation de tests de dépistages d’agents zoonotiques chez les rongeurs et les chauves- souris, en ciblant les virus les plus à risque comme la leptospirose, l’hantavirose, la toxoplasmose, l’échinococcose, les giardias (rongeurs), la rage et les coronavirus (chauve- souris). Une étude européenne récente liste les virus présents chez ces animaux, mais il n’existe encore aucune donnée pour la Belgique.
3.Le développement et la validation de nouvelles techniques de détection de certaines pathologies prioritaires ciblées par le règlement européen Animal Health Law dont la grippe aviaire, Newcastle, la tuberculose, la brucellose et les pestes porcines. Pour ce faire, des collaborations seront mises sur pied avec le SPW ARNE (Agriculture, Ressources naturelles et Environnement) et avec les CREAVES (Centres de Revalidation des Espèces Animales Vivant à l’Etat Sauvage) pour la transmission d’échantillons.
4.L’anticipation et la gestion des crises sanitaires en faune sauvage par la Wallonie, sur base de l’expertise scientifique de l’ULiège. Celle-ci concernera les analyses de risque, les plans de prévention et les plans de lutte élaborés par le SPW ARNE pour préparer la Région à faire face à des risques sanitaires au sein de la faune sauvage en Wallonie.
CONTACT PRESSE :
Estelle Toscanucci | Porte-parole de Céline TELLIER